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168. (1765) [Anecdotes et remarques sur Molière] (Récréations littéraires) [graphies originales] pp. 1-26

Moliere y eut un grand accès, & y étoit fort bien venu ; mais lui ayant été dit quelques railleries piquantes de la part de Cotin & de Ménage, il n’y mit plus le pied, & joua Cotin sous le nom de Trissotin, & Ménage sous celui de Vadius, qui, à ce que l’on prétend, eurent une querelle à peu près semblable à celle que l’on voit si plaisamment dépeinte dans les Femmes Savantes. […] Despréaux m’a dit, (c’est M. de Monchenay qui parle) que lisant à Moliere sa Satyre, qui commence par : D’où vient, cher le Vayer que l’homme le moins sage Croit toujours seul avoir la raison en partage, Et qu’il n’est point de fou qui pour bonnes raisons Ne loge son voisin aux petites-Maisons. […] De-là vint la brouillerie de Moliere & de Racine, qui s’étudioient tous deux à soutenir leur Théatre avec une pareille émulation. […] ) Hors qu’un commandement exprès du Roi ne vienne, De trouver bons les vers dont on se met en peine : Je soutiendrai toujours, morbleu, qu’ils sont mauvais, Et qu’un homme est pendable après les avoir faits.

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