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99. (1825) Notice sur Molière — Histoire de la troupe de Molière (Œuvres complètes, tome I) pp. 1-

Nous avons déjà parlé de L’Étourdi et du Dépit amoureux ; aussi ne reviendrons-nous sur ces deux comédies que pour faire observer qu’en y plaçant les rôles de valets sur le premier plan, Molière avait cédé à une sorte de tradition : c’était presque une obligation à cette époque, une mode empruntée aux Grecs et aux Romains. Les esclaves d’Aristophane, de Plaute et de Térence ont enfanté les valets de Scarron, de Corneille et de Molière : les Daves sont pères des Mascarilles. Ces personnages n’étaient pas plus dans les mœurs du dix-septième siècle que dans nos habitudes actuelles : jamais les valets n’ont mené leurs maîtres aussi tyranniquement ; mais comme ils jetaient du mouvement et de la gaîté dans les ouvrages, on les regardait alors comme presque indispensables. […] Son emploi dans le comique était les pères et les seconds valets, et dans le tragique les troisièmes et quatrièmes rôles. […] Son talent était borné aux rôles de niais, à quelques valets et aux vieilles ridicules ; mais il a toujours rempli ces deux emplois au gré du public.

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