De même Chrysale, dépité de voir son valet laisser brûler son rôt en lisant quelque histoire, las d’être méprisé injustement, mal servi dans une demeure d’où le raisonnement a banni la raison, pourra s’écrier : Vos livres éternels ne me contentent pas Et, hors un gros Plutarque à mettre mes rabats, Vous devriez brûler tout ce meuble inutile… Il n’est pas bien honnête, et pour beaucoup de causes, Qu’une femme étudie et sache tant de choses. […] N’est-ce pas de ce soin que s’acquittent à merveille, au xviie siècle, chacun dans leur milieu, les Don Louis, les Clitandre, les Dorante (de la critique), les Ariste, les Cléante, les Madame Jourdain, les Eliante, les maître Jacques, les Martine, les Dorine, les Toinette… ces gens du monde, ces bourgeoises, ces valets, ces servantes de Molière, de conditions bien différentes, mais qui tous possèdent ces mêmes qualités supérieures : la bonté souriante et le bon sens. […] Est-il rien de plus pénible pour un père, par exemple, que de n’être pas aimé des siens, de souffrir leur mépris, d’être raillé, sinon ostensiblement, du moins en cachette, par ses valets, de ne point mériter l’estime des honnêtes gens ?