Les Précieuses ridicules, quoique ce ne fût qu’un acte sans intrigue, firent une véritable révolution : l’on vit pour la première fois sur la scène le tableau d’un ridicule réel et la critique de la société. […] Un sieur de Saumaise fit les Véritables Précieuses ; car il est bon d’observer qu’originairement ce mot, bien loin d’avoir une acception désavantageuse, signifiait une femme d’un mérite distingué et de très-bonne compagnie. Quand Molière se moqua de la prétention et de l’abus, il se crut obligé de les distinguer de la chose même ; et, non content d’énoncer cette distinction dans le titre de la pièce, il déclara dans sa préface qu’il respectait les véritables Précieuses. […] Rousseau débute ainsi : « Vous ne sauriez me nier deux choses : l’une, qu’Alceste est dans cette pièce un homme droit, sincère, estimable, un véritable homme de bien; l’autre, que l’auteur lui donne un personnage ridicule. […] S’il peut y avoir de véritables athées, ce sont surtout les hypocrites.