En vertu, en honneur véritable, il n’avait rien à envier à Alceste : s’il lui cédait en quelque chose, c’était en excès et en travers ; il n’y avait pas de quoi être jaloux. […] Le succès justifia son audace : il fit preuve, pour cette fois, du talent de dessiner vigoureusement des caractères, et de combiner savamment une intrigue ; et, dans son faux Philinte de Molière, on put admirer du moins un égoïste véritable. […] Lucien, empruntant la fable du Plutus d’Aristophane, fit de ce Timon, véritable ennemi des hommes, le héros d’un de ses meilleurs dialogues : c’était déjà, peu s’en fallait, en faire un personnage de comédie. […] Il y a, dans les autres, plus ou moins de véritable comédie ; on y aperçoit de légères esquisses de caractères, de ridicules et de mœurs réelles. […] La satire, à la vérité, n’est point directe ; Sganarelle n’est pas de la Faculté ; il ne fait qu’imiter grotesquement les discours et les manières des véritables docteurs : mais il y a, dans cette caricature, une sorte de ressemblance grossière qui fait que le ridicule résultant de l’imitation se partage entre le copiste et ses modèles.