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18. (1823) Notices des œuvres de Molière (VII) : L’Avare ; George Dandin ; Monsieur de Pourceaugnac ; Les Amants magnifiques pp. 171-571

Trois fois seulement, dans toute sa carrière dramatique, on l’a vu attaquer des vices véritables. […] Toutefois, à l’examiner philosophiquement, plus qu’aucun autre vicieux, l’avare est un véritable fou. […] Quel est le véritable avare, l’avare par tempérament, par habitude, et je dirais presque par principes ? […] On peut dire de L’Avare deux choses également vraies, quoiqu’elles semblent s’exclure, c’est que, de toutes les comédies de Molière, il n’en est pas une où il ait plus imité ses devanciers et ses contemporains, et que pourtant il en est peu où il ait mis plus de création réelle et d’originalité véritable. […] L’avarice de l’autre, au contraire, sans cesse aux prises avec le sentiment des convenances sociales, et la crainte des jugements publics, sans cesse en butte aux plaintes, aux ruses et aux sarcasmes d’une famille qui pâtit au sein de la richesse, offrira ce conflit, cette lutte du caractère et de la situation, qui est le véritable ressort de l’intérêt comique.

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