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230. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX & dernier. Des causes de la décadence du Théâtre, & des moyens de le faire refleurir. » pp. 480-499

La postérité comptera parmi nous dix Peintres fameux, autant de Sculpteurs, autant d’Architectes illustres, & dira : « Tant d’Artistes distingués n’ont pu faire des progrès, qu’au sein d’un pays où les talents naissants trouvent des ressources gratuites chez des Maîtres entretenus par la générosité du Monarque ; tant d’Artistes distingués n’ont pu se perfectionner, que dans un pays où l’Eleve, parvenu au point de laisser entrevoir la moindre étincelle de génie, est envoyé à grands frais dans l’ancienne patrie des beaux arts, peut s’y enrichir des plus belles connoissances, & revenir, précédé de sa réputation, dans la capitale pour être accueilli dans le palais des Rois. » Qui pourroit ne pas voir toute l’utilité du plus respectable des établissements, de cette Ecole d’honneur, de bravoure, dans laquelle est admis quiconque puise dans un sang noble l’ardeur de défendre sa patrie ? […] Il trouvera le secret d’écraser tout débutant qui pourroit l’alarmer, & de soutenir tout pigmée qui servira à le faire paroître plus grand. […] Ce que nous venons de dire seroit presque inutile, si nous ne trouvions un moyen pour ôter aux premiers Acteurs l’envie de se reposer trop souvent. […] Une si modique différence n’excite ni les paresseux, ni ceux qui croient se ménager des applaudissements en paroissant rarement, ni ceux qui trouvent les petits rôles indignes d’un grand talent.

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