De là ces titres vagues qui n’annoncent rien, ou qui promettent ce que la piece ne tient pas ; de là ces longs titres qui ne finissent point, & qui font voir aux connoisseurs la nécessité où l’Auteur s’est trouvé d’annoncer une double intrigue ou un double caractere ; de là encore ces titres fastueux qui charment tout le monde, échauffent toutes les têtes avant la représentation, & font dire ensuite au spectateur malin : La montagne en travail enfante une souris. […] Celui-ci se doute bien que Scapin a fait le coup ; il le guette, le trouve comme il alloit porter les perdrix à Argentine dont il est amoureux, les reprend, met les sabots à la place. […] Regle générale, tous les titres sont bons quand ils exposent aussi simplement, aussi briévement qu’il est possible ce qu’on trouvera dans la piece, sans cependant instruire trop bien le spectateur sur les incidents, & lui enlever, par cette mal-adresse, le plaisir de la surprise ou d’un intérêt gradué.