Or, au milieu de tant de perfection intellectuelle et de génie en toutes choses, régnait, au sujet de la femme, je ne sais quel faux goût, qui fut cause que ni le sublime Corneille ni même le tendre Racine ne firent tout à fait ce qu’on pouvait attendre d’eux : c’est seulement dans l’excès de la passion dramatique que Pauline, Hermione et Phèdre trouvèrent ces accents poignants et simples qui sont des cris de génie. […] En vain sur tous ses pas nous prétendons régner : Je trouve que le cœur est ce qu’il faut gagner327. […] Dieu merci, le succès a suivi mon attente ; Et grande, je l’ai vue à tel point innocente, Que j’ai béni le ciel d’avoir trouvé mon fait Pour me faire une femme au gré de mon souhait. […] Aussi Rœderer, dans son Histoire de la Société polie, qu’il confond avec la société précieuse, trouve-t-il celle pièce immorale. […] « Ces comédies firent tant de honte aux dames qui se piquoient trop de bel esprit, que toute la nation des précieuses s’éteignit en moins de quinze jours, ou du moins elles se déguisèrent si bien là-dessus, qu’on n’en trouva plus ni à la cour ni à la ville ; et même depuis ce temps-là elles ont été plus en garde contre la réputation de savantes et de précieuses que contre celle de galantes et de déréglées. » Perrault, Les Hommes illustres qui ont paru en France pendant le dix-septième siècle, article Molière.