Je le vois au milieu de sa troupe, cette troupe à laquelle il devait tout donner même sa vie, observant Beauval, Brécourt, Du Croisy, les Béjart, et pour les forcer au naturel, glissant dans les rôles qu’il leur confie quelques traits de leur propre caractère. […] De province en province il entraîne joyeuse La troupe qu’il attache à sa jeunesse heureuse ; Pour des cœurs de vingt ans quel plus riant destin ? […] Puis, lorsque, secondé par une troupe habile Il a fait applaudir et sa verve et son style, Audacieux et franc, comme les novateurs, Il ose de son art aborder les hauteurs. […] Mais tandis qu’au dehors ces cris retentissaient, Près du corps de Molière en larmes se pressaient Ses amis accourus, sa troupe désolée Par qui sa noble vie est alors rappelée, Qui redit ses bienfaits et pleure, en révélant La bonté de son cœur égale à son talent ; Quelques vieux serviteurs, et les pauvres encore Qui recevaient de lui des secours qu’on ignore. […] Armande Béjart, jeune sœur d’Armande Béjart et actrice comme elle de la troupe de Molière.