/ 130
90. (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490

De l’autre26 qu’on connaît la traitable méthode Aux faiblesses d’un peintre aisément s’accommode : La paresse de l’huile, allant avec lenteur, Du plus tardif génie attend la pesanteur… …………………………………………………………… Mais la fresque est pressante, et veut sans complaisance Qu’un peintre s’accommode à son impatience, La traite à sa manière, et d’un travail soudain Saisisse le moment qu’elle donne à sa main. […] Il y a là cinquante pauvres ouvriers qui n’ont que leur travail pour vivre. […] Timon lui-même commence par s’armer contre lui de son hoyau ; car à ses dons funestes qui le livrèrent à la flatterie et à l’envie, il préfère la pauvreté qui lui parle le langage de la franchise, et lui enseigne de mâles travaux. […] Il serait malaisé de se prononcer avec certitude ; mais on a du moins le droit d’affirmer, non sans vraisemblance, que le plan du travail était désormais arrêté dans l’esprit du poète, et qu’il ne se serait point engagé si avant, sans savoir où il allait. […] Un poète pour qui les servitudes de notre prosodie étaient un jeu n’aurait pas reculé devant les contraintes d’un travail qu’il eût estimé nécessaire.

/ 130