« Cette petite fille, accoutumée avec Molière qu’elle voyait continuellement,dit Grimarest, l’appela son mari dès qu’elle sut parler, et, à mesure qu’elle croissait, ce nom déplaisait moins à Molière. » On a peu de détails sur les cinq premières années de ses pérégrinations en province; on sait seulement qu’il passa par Bordeaux, qu’il y fut favorablement accueilli par M. d’Épernon, gouverneur de Guyenne, et qu’il y représenta une tragédie de sa façon, intitulée la Thébaïde, la même dont il donna plus tard le plan à Racine. […] À chaque nouvelle ville, nouveaux rôles à apprendre : comédies, tragédies, tout y passait ; un public à haranguer, des acteurs à instruire, une troupe à conduire, que d’affaires ! […] Après la tragédie, Molière, qui aimait la harangue, s’avança sur le bord du théâtre, salua avec une grâce infinie, fit un discours au roi, à toute l’assemblée (c’était l’usage), et demanda la permission de représenter un de ces petits divertissements à la manière des Italiens...