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129. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

Et, comme la comédie est de sa nature critique et satirique, on juge, quand elle y reste fidèle, quand elle réfléchit les mœurs avec vérité, subissant sous ce rapport leur action, combien à son tour elle peut réagir efficacement sur les mœurs. […] Voici ce qu’il dit du Méchant dans sa satire du Pauvre Diable : Un vers heureux et d’un tour agréable Ne suffît pas ; il faut une action, De l’intérêt, du comique, une fable, Des mœurs du temps un rapport véritable Pour consommer cette œuvre du démon. […] Le tour poétique n’exclut point chez lui la franchise et la simplicité. […] Néanmoins, dans cette tirade si pleine de poésie, les tours de phrase, les expressions, leur emploi, tout est naturel, et l’on sent que l’on peut parler ainsi d’abondance. […] La Bruyère a, par malheur, donné quelque poids à cette censure en traçant à son tour un portrait du faux dévot, où, trop légèrement peut-être, il fait la critique de celui de Molière : « Onuphre, dit-il, n’a pour tout lit qu’une housse de serge grise, mais il couche sur le coton et sur le duvet; de même il est habillé simplement, mais commodément, je veux dire d’une étoffe fort légère en été, et d’une autre fort moelleuse pendant l’hiver ; il porte des chemises très déliées, qu’il a un très grand soin de bien cacher.

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