On a imaginé les entr’actes pour donner le temps aux Auteurs de dépêcher derriere le théâtre une intrigue qui ne pourroit qu’offrir des longueurs ou des choses minutieuses & funestes aux plus essentielles, si on les faisoit passer sans distinction sous les yeux du spectateur : par conséquent le poëte a le plus grand tort quand, n’employant pas des moments si précieux, il reprend tout uniment au commencement d’un acte la fable où il l’avoit laissée à la fin du précédent. […] Oui, j’admire mon malheur, & la subtile adresse de ma carogne de femme pour se donner toujours raison & me faire avoir tort. […] D’ailleurs si Madame Murer ne s’est pas suffisamment expliquée avant que de partir, si ses gestes, ses paroles, n’ont pas peint suffisamment son dépit & ses desseins, elle a tort ; & l’Auteur a bien plus de tort encore d’avoir préféré aux coups de pinceau frappants qu’auroit pu donner un personnage intéressé à l’action, les traits informes que tracent quelques gredins tout-à-fait étrangers à la piece. […] Dans le cinquieme acte, Milord reconnoît ses torts, épouse Eugénie : tout est réparé : la piece est applaudie, & le mérite.