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103. (1746) Notices des pièces de Molière (1658-1660) [Histoire du théâtre français, tome VIII] pp. -397

La passion du bel esprit, ou plutôt l’abus qu’on en fait, espèce de maladie contagieuse, était alors à la mode. » « 1Il régnait dans la plupart des conversations un mélange de galanterie guindée, de sentiments romanesques et d’expressions bizarres, qui composaient un jargon nouveau, inintelligible et admiré ; les provinces, qui outrent toutes les modes, avaient encore enchéri sur ce ridicule ; les femmes qui se piquaient de cette espèce de bel esprit s’appelaient précieuses : ce nom, si décrié depuis par la pièce de Molière, était alors honorable, et Molière même dit dans la préface que les véritables précieuses auraient tort de se piquer, lorsqu’on joue les ridicules qui les imitent mal. […] « [*]Je ne ferai point comme ceux dont on vient de parler, qui louent et qui blâment excessivement, je dirai la vérité, sans que ce fameux auteur (Molière) s’en doive offenser ; et certes, il aurait grand tort de le faire, puisqu’il fait profession ouverte de publier en plein théâtre les vérités de tout le monde : cette raison m’oblige à publier les siennes plus librement que je ne ferais.

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