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102. (1900) Molière pp. -283

Voyez Chrysale dominé par sa femme : il tombe sur sa sœur ; voyez George Dandin, quand il vient d’être grondé : sa servante veut dire un mot ; il lui repart, avec une promptitude féroce : « Taisez-vous, ma mie ! […] Par exemple à trente-cinq ans, à la fin de la jeunesse, vous connaissez les passions malheureuses dans lesquelles on peut tomber avant trente-cinq ans, et vous vous dites : je n’y tomberai plus. Je le crois bien ; mais est-ce que vous prétendez savoir et connaître toutes les passions dans lesquelles vous pouvez tomber, toutes les fautes que vous pouvez commettre, dans un autre âge de la vie ? […] Tout vieillit, tout s’épuise, même le roman historique et le roman bourgeois, nouveau-venus parmi nous, qui n’ont voulu connaître aucune règle, et qui tombent, frappés de langueur, pour avoir usé de la jeunesse avec trop de force et de liberté. […] Quand on choque les idées de son temps, ou l’on tombe dans le ridicule, ou l’on devient un tyran pour solenniser le ridicule par la terreur ; ou bien encore on s’expose à être renversé par elles.

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