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64. (1852) Molière — La Fontaine (Histoire de la littérature française, livre V, chap. I) pp. 333-352

Il ne se contraint pas davantage lorsqu’il lui fait dire : Rien ne suffit aux gens qui nous viennent de Rome : La terre et le travail de l’homme Font pour les assouvir des efforts superflus. N’emploie-t-il pas la plus amère ironie lorsqu’il fait, par l’entremise du serpent, le procès à l’iniquité des puissances de la terre : Mes jours sont dans tes mains, tranche-les ; ta justice, C’est ton utilité, ton plaisir, ton caprice ; Selon ces lois condamne-moi : et, pour qu’on ne puisse pas se tromper au sens de ce réquisitoire, il ose cette fois ajouter de son chef : On en use ainsi chez les grands : La raison les offense ; ils se mettent en tête Que tout est fait pour eux, quadrupèdes et gens ; puis il se ravise, et, comme pour se dérober après s’être trahi, il dira ingénument : Si quelqu’un desserre les dents, C’est un sot, j’en conviens.

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