/ 283
23. (1663) Nouvelles nouvelles pp. 210-243

Je vous en dirais davantage si je ne craignais qu’il se tînt offensé de ce que je vous pourrais dire et si je n’appréhendais de passer pour ridicule aux yeux de ceux qui n’adorent que les bagatelles, qui n’osent démentir la voix publique lorsqu’elle a une fois approuvé une chose et qui, pour donner des louanges à un homme, opinent du bonnet parce qu’ils voient que c’est le sentiment des autres. […] Les Vers en sont moins bons que ceux du Cocu imaginaire, mais le sujet en est tout à fait bien conduit et si cette pièce avait eu cinq actes, elle pourrait tenir rang dans la postérité après Le Menteur et Les Visionnaires. […] Et s’il vient à savoir tout ce que vous avez dit à son avantage, il sera bien délicat s’il ne vous en est obligé, et je connais beaucoup de personnes qui se tiendraient glorieuses que l’on pût dire d’elles ce que vous avez dit à sa gloire. […] — Si elle est de lui, repartit Ariste, il n’a qu’à se bien tenir, et les Nouvellistes ne l’épargneront non plus qu’il les a épargnés. […] Quand on veut fronder une Comédie et que l’on en parle beaucoup, les divers discours que l’on en tient y font venir du monde, et ceux qui vont rarement à la Comédie ne peuvent s’empêcher d’y aller, afin de pouvoir parler d’une chose dont on les entretient si souvent, et afin de voir qui a raison, ou de ceux qui blâment ou de ceux qui louent.

/ 283