Vous vous faites honneur d’être un franc libertin : Vous tenez votre gloire à tenir bien du vin ; Et lorsque, tout fumant d’une vineuse haleine, Sur vos pieds chancelants vous vous tenez à peine, Sur un théâtre alors vous venez vous montrer : Là, parmi vos pareils on vous voit folâtrer : Vous allez vous baiser comme des demoiselles ; Et, pour vous faire voir, jusques sur les chandelles Poussant l’un, heurtant l’autre, & comptant vos exploits, Plus haut que les acteurs vous élevez la voix ; Et tout Paris, témoin de vos traits de folie, Rit plus cent fois de vous que de la comédie. […] Mais je tiens qu’il est mal, sur quoi que l’on se fonde, De fuir obstinément ce que suit tout le monde, Et qu’il vaut mieux souffrir d’être au nombre des fous, Que du sage parti se voir seul contre tous76. […] Je n’aurai pas deux cents écus de tout cela, & cependant il faut bien me résoudre à consentir à ce qu’il veut ; car il est en état de me faire tout accepter, & il me tient, le scélérat ! […] Puisqu’on tient à bon droit tout crime personnel, Que fait là notre honneur pour être criminel ? […] il la rend bien vîte à ceux de qui il la tient, ou bien il la jette hors de chez lui.