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227. (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Avec une comédienne déjà un peu mûre, il se mit à la tête d’une de ces troupes dites alors cc troupes de campagne » qui exploitaient les provinces, Il courut les provinces pendant douze ans. […] Un Molière qui naîtrait maintenant trouverait dans nos mœurs actuelles des choses qu’il soulignerait seulement d’un léger trait de ridicule et qui, dans cinquante ans, paraîtraient le comble du grotesque, il suffit de garder un chapeau dans son armoire et de le remettre au bout de trois ans sur sa tête pour qu’il soit très ridicule. […] Le succès de public, d’abord est très rare, et quand on ne l’a point il faut bien en chercher un autre, ensuite ne chatouille pas comme celui qu’on obtient tête à tête et face à face avec ce public rapproché qu’est une ruelle. […] Elle ne discute pas avec son père, ou à peine, mais elle discute avec Thomas Diafoirus et avec la femme de son père, nettement, précisément, spirituellement, sans lâcher pied, sans perdre la tête et sans que les injures la fassent sortir un instant de son sang-froid. C’est une bonne petite tête, on la sent saine, pure, clairvoyante et d’une volonté parfaitement inébranlable.

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