Elle ne m’éloigne pas trop de mon sujet, puisqu’il s’agit de La Bruyère, qui nous a laissé, lui aussi, une comédie humaine intéressante encore, pour être d’un moraliste. […] — Mais je reviens à mon sujet. […] Aussi ne trouverai-je aucun sujet de plainte Si pour moi votre cœur avait parlé sans feinte, Et rejetant mes vœux dès le premier abord, Mon cœur n’aurait eu droit de s’en prendre qu’au sort. […] CÉLIMÈNE, dédaigneuse : Voilà donc le sujet qui vous trouble l’esprit ! […] Il devrait rougir d’avoir cru que ce billet pût être pour un homme, c’est horrible, Célimène devrait se fâcher : Allez, de tels soupçons méritent ma colère Et vous ne valez pas que l’on vous considère ; Je suis sotte et veux mal à ma simplicité De conserver encor pour vous quelque bonté ; Je devrais autre part attacher mon estime Et vous faire un sujet de plainte légitime… Et voilà comme Célimène s’excuse ; voilà comme elle explique « les termes du billet qui montre tant de flamme » c’est en accusant, c’est en menaçant d’être infidèle tout de bon ; et cela suffît ; il n’en demande pas davantage ; il fait bien encore mine de ne pas la croire ; au fond, il est enchanté ; battu et content, c’est le mot ; et la preuve qu’il ne se croit plus trahi, c’est qu’il reste, dit-il, pour voir s’il le sera un jour : Ah !