Si les Anciens nous avoient donné cette regle, sans l’accompagner d’un exemple, personne, peut-être, ne l’auroit encore suivie ; mais l’Avare de Moliere nous démontre qu’elle est praticable. […] « Je conclus donc que, si l’unité d’action est sans contredit la plus naturelle & la plus convenable au théâtre, il peut aussi se rencontrer des gens capables de faire des fables d’action double, tels que Guarini & Moliere ; & que loin de proscrire ces sortes de fables, on doit les adopter comme des modeles, ou du moins les citer comme des exemples que l’on peut suivre ». Riccoboni 53 a raison de dire que les fables où regne l’unité d’action sont sans contredit les plus naturelles & les plus convenables ; mais il a tort quand il ajoute que parceque de grands génies, comme Moliere & Guarini, ont fait des fables d’action double, on doive les imiter, & citer leurs ouvrages comme des modeles qu’on peut suivre. […] Il suivit la profession de son pere, & remplit toujours avec succès l’emploi de premier amoureux.