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159. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Ajoutons que nous sommes tout prêt à reconnaître qu’il est presque impossible de suffire simultanément aux exigences d’un travail de critique et d’érudition, d’aperçus d’histoire littéraire, et d’une biographie. […] Il est bien naturel, en se rappelant que Molière fut l’orateur du Petit-Bourbon, puis du Palais-Royal, et, comme tel, chargé de la rédaction des affiches, de regretter qu’on ne nous ait pas conservé celles de sa troupe ; mais on comprend de reste qu’elles aient dû suffire promptement à éveiller la curiosité des badauds et à commander l’attention du public. […] Je ne suis pas du nombre de ces esprits sublimes dont vous parlez ; mais, tel que je suis, je n’ai rien fait en ma vie dont je sois véritablement content. » Un mot nous suffira pour combattre cette anecdote, qui traîne dans tous les ana, et qu’on aurait dû y laisser. […] C’était une vengeance que le Roi lui permettait d’exercer ; mais elle ne suffisait pas aux yeux du prince, et il est digne de remarque que dès que Molière se trouvait en butte aux attaques de ses ennemis, Louis XIV s’efforçait de lui faire oublier leurs persécutions par un bienfait. […] Non, L’Avare, Le Médecin malgré lui ont été écrits pour demeurer en prose ; il suffit de les lire après Le Festin de Pierre pour sentir que le changement que Thomas Corneille fit subir à celui-ci est impraticable pour ceux-là.

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