/ 134
40. (1850) Histoire de la littérature française. Tome IV, livre III, chapitre IX pp. 76-132

C’est un style tout formé, plus franc que la pensée, facile dans ces embarras du plan et ce pêle-mêle d’incidents ; quelque chose de sec, mais de spirituel et de vigoureux ; un grand poète qui pointe sous l’imitateur de Hardy. […] Pour le style des beaux endroits, il y est si excellent, qu’il fallait un poète de génie pour le soutenir. […] C’est là le style de génie, il n’y en a pas d’autre. […] Il ne faut pas donner trop à penser à des spectateurs ; c’est un plaisir pour le cabinet ; Molière l’a dit du public : « Ces gens-là ne s’accommoderaient nullement d’une élévation continuelle dans le style et dans les sentiments. » On veut rire à la comédie, et la réflexion n’y provoque guère ; il est beau de ne faire rire que l’esprit ; mais encore faut-il qu’il ne lui en coûte aucun travail, et que ce ne soit pas par des vérités dans lesquelles il ne peut pas enfoncer sans s’attrister. […] On fait des vocabulaires de sa langue ; on institue des prix pour le meilleur éloge de son style.

/ 134