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18. (1809) Cours de littérature dramatique, douzième leçon pp. 75-126

Nous commencerons par établir, une fois pour toutes, que nous laissons aux critiques français à estimer le mérite du style et de la versification. […] L’intrigue de Jodelet, qui appartient à François de Roxas, est excellente, et Scarron, par son style et ses additions, n’a pas pu la défigurer entièrement. […] Que Marivaux soit maniéré, c’est une chose si généralement reconnue en France, que l’on a même inventé, pour désigner son style, un mot à part, le marivaudage. […] Mais mérite-t-on ce titre, lorsqu’on n’a pas une intelligence parfaite des conditions, des moyens et du style d’un art ? […] Du reste, le style de ces deux drames est en général maniéré au dernier point : les personnages ne sont rien moins que naturels, et ils se rendent insupportables par un froid bavardage sur la vertu, qui ne conviendrait que des hypocrites, et par l’abus fastidieux d’une sensibilité larmoyante.

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