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103. (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834

Amis ou ennemis, panégyristes ou pamphlétaires il n’y a qu’à les contrôler les uns par les autres, et ils nous laissent voir Molière tel qu’il apparaissait aux spectateurs de son théâtre et aux témoins de sa vie privée. […] Mais, quelle que soit l’exactitude de ces divers portraits, le buste de Houdon conservera toujours le privilège de laisser dans l’esprit des lecteurs de Molière et des spectateurs de ses pièces l’image qu’ils évoqueront le plus volontiers. […] Dans sa jeunesse, il avait vu jouer le trio de l’Hôtel de Bourgogne, Gautier-Garguille, Gros-Guillaume et Turlupin ; en ses heures d’escapade, il fut le spectateur, peut-être l’auxiliaire, de l’Orviétan et de Bary ; il vit Guillot-Gorju, Braquette, Prosper ; il eut Jodelet pour camarade. […] Ces moyens consistent à piquer la curiosité du public, à se préparer des spectateurs bienveillans, à désarmer les hostilités dans la mesure du possible ; ils s’appellent, d’un seul mot, la réclame. […] J’y verrais plutôt le désir d’entrer le plus directement possible en communication avec ses spectateurs, pour s’en emparer plus sûrement.

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