Quant à Rousseau, dont la sauvagerie se crut vertueuse, sa Lettre à d’Alembert, sur les spectacles, renouvelle la même accusation avec une âpreté de logique sous laquelle on sent la véhémence d’un avocat qui plaide sa propre cause. […] « Oui, s’écria-t-on, l’athée est foudroyé en apparence ; mais, en réalité, c’est lui qui foudroie les fondements de la religion. » On vit un scandale dans la mise en scène d’une religieuse qui avait violé ses vœux, dans le spectacle d’un débauché raillant les mystères, dans la « fusée ridicule qui s’érigeait en ministre de la vengeance céleste100. » Bref, au bout de quinze jours, cette apologie dut, elle aussi, rentrer dans l’ombre. […] Le sujet parut sombre, dans son apparente gaieté En même temps que la nouveauté de la forme déroutait les amis de la tradition, l’impression morale du spectacle contribua peut-être à la froideur du sentiment public ; car il faut bien avouer que l’ensemble de la peinture est assez nombre, malgré les vifs éclats de rire qui la traversent. […] Ainsi, au lieu du spectacle abject et monotone d’un usurier qui justifie sa vilenie par de faux semblants de pauvreté, nous suivrons le développement progressif d’un caractère susceptible de nuances variées comme la situation qui met sa honte en relief. […] Le spectacle de cette solidarité n’est-il pas salutaire pour le bon sens, et d’autant plus efficace qu’il parle à l’intérêt bien entendu ?