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59. (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98

L’affiche dit deux heures : mais vous n’ignorez pas que l’heure du dîner retarde le spectacle ; on ne commence plus qu’après quatre heures, d’autant que c’est l’usage d’attendre que la salle soit remplie ; si bien qu’on ne sort guère qu’à sept, et cela fait crier. […] Le rideau monte effectivement, et nous découvre la scène, assez étroite et encombrée de spectateurs du bel air, assis à droite et à gauche, dans des postures qui montrent que la plupart savent qu’ils se donnent eux-mêmes en spectacle. On se jette quelques noms à l’oreille : c’est M. le duc de la Feuillade, c’est M. le commandeur de Souvré, c’est M. le comte de Broussin… J’entends nommer Plapisson. un personnage assez dédaigneux, de ceux-là évidemment qui, à l’hôtel de Bourgogne, partent avant la fin du spectacle, pour ne pas ouïr la farce qu’on donne après la tragédie. […] On sait que Molière va reparaître ; car il est l’orateur de sa troupe ; en cette qualité c’est lui qui fait l’annonce du prochain spectacle. […] Les auteurs s’indignent au nom des règles, les dévots au nom de la morale ; les uns invoquent Aristote, les autres citent les Pères de l’Église, et le traité des spectacles de saint Cyprien, et la première catéchère mystagogique de saint Cyrille.

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