Une scène d’amour bien filée, une autre scène de jalousie, suivie d’une réconciliation ; une intrigue bien soutenue et un dénouement imprévu n’auraient pas été convenables. […] Les scènes n’ont point entre elles de liaison nécessaire ; on peut en changer l’ordre, en supprimer quelques-unes, en substituer d’autres, sans faire tort à l’ouvrage : mais le point essentiel était de soutenir l’attention du spectateur, par la variété des caractères, par la vérité des portraits, et par l’élégance continue du style. […] Les dames l’ont blâmée, et l’ont été voir : elle a réussi sans avoir plu, et elle a plu à plusieurs qui ne l’ont pas trouvée bonne ; mais pour vous en dire mon sentiment, c’est le sujet le plus mal conduit qui fut jamais, et je suis prêt de soutenir qu’il n’y a point de scènes où l’on ne puisse faire voir une infinité de fautes. […] Devant Nous querelle s’est mue, Pour une pièce assez connue, Et qui vient d’auteur assez bon, Molière, notre mignon ; Les uns en ont dit pis que pendre, Les autres ont su la défendre ; Bien informé de leurs raisons, Tout considéré ; Nous disons, Que cette pièce est belle et bonne, Commandons à toute personne, De bien soutenir son parti ; Et donnons un beau démenti, À qui sera si téméraire, D’oser avancer le contraire.