changea le sien en celui de Molière, le seul qu’illustrèrent les applaudissements des contemporains, la haine des sots et l’admiration de la postérité. […] Il n’allait pas, comme certaines gens qui affectaient une sotte et orgueilleuse austérité, disant du mal de lui. […] Vous connaissez l’homme et sa naturelle paresse à soutenir la conversation ; elle l’avait invité comme bel esprit, et jamais il ne parut si sot parmi une douzaine de gens à qui elle avait fait fête de lui, et qui le regardaient avec de grands yeux, comme une personne qui ne devait pas être faite comme les autres. […] c’est lui qui vient accuser Molière « d’avoir troublé tout l’ordre de la société, d’avoir renversé avec scandale tous les rapports les plus sacrés sur lesquels elle est fondée », parce que, afin d’éclairer sur leurs dangers des hommes entraînés par une sotte vanité à des liaisons disproportionnées, il a exposé à leurs yeux une fille de qualité, légère mais non criminelle, faisant damner le manant que le honteux calcul de ses parents lui a imposé pour mari. […] Laissez aux libertins ces sottes conséquences.