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162. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

Il faut d’abord éclairer son auteur, sans songer à se montrer soi-même ; éviter les répétitions, les discussions, l’érudition, ou, pour mieux dire, tout connaître, et n’écrire que ce qui est utile ; tout discuter, et ne donner que des résultats ; enfin les recherches minutieuses, le fatras scientifique du commentateur, doivent disparaître comme ces échafaudages qui offusquent la vue d’un palais, et qui cependant ont servi à le bâtir. […] Molière, sans songer qu’il était au lait, saisit avec fureur le moment de rétorquer les arguments de Chapelle. […] Adieu, monsieur de Molière, songez à notre pièce ; il me tarde qu’elle ne paraisse. » La fatuité de ce courtisan mit Molière de mauvaise humeur au lieu de le réjouir, et il ne perdit pas l’idée de le mettre bien sérieusement au théâtre ; mais il n’en a pas eu le temps. […] C’est dans ces soupers que j’appris une espèce de suite chronologique de comiques, jusqu’aux Sganarelles, qui ont été le personnage favori de Molière, quand il ne s’est pas jeté dans les grands rôles à manteau, et dans le noble et haut comique de l’École des Femmes, des Femmes savantes, du Tartuffe, de l’Avare, du Misanthrope, etc. » Ce passage est précieux, mais que de regrets il fait naître, lorsqu’on songe à toutes les choses que l’auteur ne fait qu’indiquer !

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