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133. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VII. De l’Amour. » pp. 121-144

Boileau, le champion de la raison, qu’on trouve sur la brèche partout où le goût du temps essaie d’en franchir les remparts, s’est montré là, comme en maint endroit, le digne second de Molière, et il a retrouvé le pinceau de Juvénal pour aider son ami à rendre la coquette à jamais odieuse : D’abord, tu la verras, ainsi que dans Clélie, Recevant ses amants sous le doux nom d’amis, S’en tenir avec eux aux petits soins permis ; Puis, bientôt en grande eau sur le fleuve de Tendre, Naviger à souhait, tout dire, et tout entendre. […] Et Philinte lui répond, car la coquetterie de Clitandre et d’Acaste 476 n’est pas moins blâmée par Molière que celle de Célimène, et le vice à ses yeux n’est pas moindre en l’homme qu’en la femme : Et moi, de mon côté, je ne m’oppose pas, Madame, à ces bontés qu’ont pour lui vos appas ; Et lui-même, s’il veut, il peut bien vous instruire De ce que là-dessus j’ai pris soin de lui dire ; Mais si, par un hymen qui les joindrait tous deux, Vous étiez hors d’état de recevoir ses vœux, Tous les miens tenteroient la faveur éclatante Qu’avec tant de bonté votre âme lui présente477.

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