À ce propos, on dit qu’un jour Thalie Fut commander des vers à la Folie : « Çà, dit ma sœur, sous ton joyeux bonnet, Il me faudrait trouver un plein sonnet De traits falots, où l’antithèse brille ; Je veux surtout que la pointe y fourmille… — Soit ! […] « Bon, dit ma sœur, ceci sent l’Italie ; À nos gourmets j’en veux faire un présent ; Sachons au vrai quel goût règne à présent : En plein théâtre il faudra qu’on le lise ». […] Sa fille (c’est-à-dire la sœur de celui-ci), nommée Gillon, épousa, en février 1660, Jean Guillaume, sieur de la Grange et de Rochebrune, fils du président des trésoriers de France de Limousin, qui eut la survivance de la charge de son père42. » Outre sa collection de cartes et plans, M. de Tralage avait formé, sans beaucoup de goût ni de critique, des recueils de pièces plus ou moins intéressantes ; c’est dans ces papiers qu’étaient dispersés, sans ordre, les notes, les copies, en un mot les documents souvent discutables désignés sous le nom impropre de Mémoires, ou encore de Manuscrits de Tralage. — La parenté de ce collectionneur avec M. de La Reynie a une grande importance, parce que, pour certains faits, certaines opinions qu’il avance lui-même, sinon pour les copies qu’il fournit, nous y voyons une garantie qu’il a pu être bien renseigné. […] Quand les sœurs Marchisio chantaient Sémiramide sur le grand théâtre de Parme, Barbara, qui représentait Arsace, jouait le rôle avec de superbes moustaches et une formidable barbiche ; et nul, là-bas, ne songeait à en rire. Les deux sœurs ont, depuis, joué le même opéra chez nous ; mais je vous prie de croire qu’Arsace était soigneusement rasé.