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166. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

La création de l’œuvre de Molière embrasse tout, depuis la simple farce jusqu’à la comédie, qui atteint chez lui des proportions tragiques ; presque toujours il a fustigé les folies, les vices, les passions qui forment le lot commun de l’espèce humaine ; mais souvent aussi il est descendu en lui-même, et il a mis à nu sa propre souffrance, ouvertement et sans égards pour lui-même. […] Il ne place pas l’idéal de la femme aussi haut que nos poètes germains ; il veut la femme simple, modeste, bienveillante, instruite, mais sachant ne pas se targuer de sa science ; en un mot elle doit, selon lui, être telle que la nature l’a créée : faite pour les joies du ménage et non pour briller en public. […] Et, au-dessus de leurs passions et de leurs vices, de leurs faiblesses et de leurs vertus, il semble qu’il ait proclamé avant tout cette vérité suprême : N’aime que le vrai, le simple, le bon, la clarté et le bon sens, tout ce qui fait la force et la vertu de notre vieille humeur française !

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