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28. (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347

(22) » Oui, c’est bien l’Aristote de Molière et du siècle, celui qui est appelé autre part le philosophe des philosophes, ou encore le philosophe tout court (23). […] A personne ou à tout le monde, serait-il facile de répondre ; et l’on pourrait invoquer ici l’unité de la philosophie nouvelle en face de sa rivale, faire voir Bacon, Gassendi, Descartes, au milieu de leurs doutes et de leurs affirmations contradictoires, d’accord pour résister aux anciens, et montrer enfin tout le mouvement philosophique du grand siècle venant aboutir à cette pensée, ou plutôt à cet effort commun : affranchir la science et l’esprit de toute autorité extérieure. […] Que les pièces de notre auteur aient exercé sur leur siècle une bonne ou une mauvaise influence, peu importe pour notre nouvelle recherche. […] C’est elle qui a fait les grands hommes de tous les siècles, à partir de ceux dont l’œuvre bienfaisante est oubliée depuis longtemps, jusqu’à ces héros, ces saints, dont notre race a écrit les noms immortels, non dans ses livres, mais dans son cœur. […] Ils suffisent presque pour prouver cette vérité, méconnue souvent : Des médecins de son siècle, Molière a fait non la caricature mais le portrait.

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