/ 139
137. (1884) La Science du cœur humain, ou la Psychologie des sentiments et des passions, d’après les oeuvres de Molière pp. 5-136

Votre affaire ne peut être mise en de meilleures mains, et c’est le héros de notre siècle pour les exploits dont il s’agit ; un homme qui vingt fois en sa vie, pour servir ses amis, a généreusement affronté les galères, et qui est exilé de son pays pour je ne sais combien d’actions honorables qu’il a entreprises. […] Orgon, n’ayant rien à répliquer aux sages observations de Cléante, mais ne restant pas moins convaincu qu’il est dans le vrai, que lui seul est raisonnable, se défend par des paroles ironiques qui ne répondent à rien et qui prouvent la persistance de son aveuglement moral : « Oui, vous êtes sans doute un Docteur qu’on révère, tout le savoir du monde est chez vous retiré ; vous êtes le seul sage et le seul éclairé, un oracle, un Caton dans le siècle où nous sommes, et près de vous ce sont des sots que tous les hommes. » Ou encore, il hausse les épaules de pitié et de mépris en quittant la partie et en prononçant ces paroles : « Monsieur mon cher beau-frère, avez-vous tout dit?

/ 139