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153. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

La protection des lois, cette ubiquité du gouvernement que nous voyons à présent, n’existait guère, ou du moins, ne se faisait que bien faiblement sentir[…] Les souvenirs rappelés par Nicolas Chorier ont un fondement réel, sans doute, mais on sent bien qu’ils sont retracés après les triomphes de Molière, alors qu’il y avait de l’honneur à l’avoir connu, fréquenté et encouragé. […] C’était un grand point pour Molière, qui se sentit dès lors à l’abri d’un de ces coups d’autorité qui pouvaient lui fermer subitement la carrière. […] Il conservait l’ambition d’embrasser tout le domaine dramatique ; il se sentait bien capable des créations les plus élevées, et il était préoccupé de voir trop restreindre son rôle et spécialiser son génie. […] Ce qui fait que je vous souhaite encore davantage ici, c’est que, dans cette douce révolution de l’année, après le plus terrible hiver que la France ait depuis longtemps senti, les beaux jours se goûtent mieux que jamais.

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