Les gens qui tenaient au divertissement, qu’ils fussent peuple, bourgeois ou seigneurs, devaient sentir à tout instant qu’il y avait, quelque part, travaillant, de concert et avec suite, à détruire tous les amusemens profanes, des apôtres puritains, autrement déterminés que les lieutenans de police ou les échevins à faire appliquer les ordonnances de Sa Majesté ou les arrêts des Parlemens, autrement acharnés contre les folies du siècle que les évêques et les curés, et ne se résignant pas, comme eux, à d’oratoires et anodines remontrances. […] Olier, les Renty, les Liancourt, les d’Albon, les Saint-Mesmes, les Brancas, les Fénelon, « cela ne sentait guère, — comme on disait alors, — son gentilhomme. »En présence de ces nouveaux scrupules, le prince de Condé hochait la tête. […] Quand ils l’accusent de ruiner la religion et la morale, ce n’est pas pour leur propre compte : derrière leurs indignations, une main, et une main vigoureuse se sent, qui les commande, les documente, et qui les enhardit à discréditer le poète favori du Roi. […] Le grief que l’on y sent tenir le plus au cœur des rédacteurs contre les disciples de Bernières-Louvigny, c’est d’avoir provoqué en Normandie contre le Jansénisme, qui prospérait en cette province, une sorte de soulèvement populaire.