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97. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

Lopez de Véga et Caldéron sont les deux princes de ce théâtre tout national, qui doit sa naissance à l’amour des Espagnols pour le merveilleux et le romanesque, et sa durée à l’immuable constance de leurs mœurs, de leurs opinions et de leurs sentiments. […] Mais la bourgeoisie n’avait point encore perdu cette simplicité, cette franchise, cette naïveté de manières et de langage, qui laissent apercevoir sans peine le caractère et l’humeur, les idées et les sentiments de chaque individu. […] Personne n’a contesté à Molière le don d’approprier le fond, la forme et le mouvement des sentiments et des idées, soit à l’espèce, soit à la situation des personnes qu’il met en scène. […] Suivant Bayle, «  Hesnault se piquait d’athéisme, et faisait parade de son sentiment avec une fureur et une affectation abominable. […] Il est certain toutefois que Molière, amoureux et jaloux d’une épouse coquette, eut occasion de mettre quelque chose de ses sentiments dans la bouche d’Alceste, amant de Célimène.

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