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167. (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461

Au fond des amères diatribes d’un Louis Veuillot contre l’immortel auteur de Tartuffe, on discerne un sentiment de justice littéraire plus profond à l’égard du génie de Molière que dans les plates admirations d’un Etienne ou d’un Auger. […] Dans l’intention d’offrir à sa femme le rôle d’Angélique, et sachant combien la douceur de la voix ajouterait à l’expression des sentiments naturels, il avait su rendre ce rôle assez aimable, pour l’aire applaudir d’un bout à l’autre l’actrice qu’il en chargerait. […] Les jours les plus mauvais pour la fortune ont souvent de bonnes heures pour l’amant, lorsque, s’oubliant lui-même, il transforme, en dévouement pour celle qu’il aime, tous les sentiments qu’il éprouve. […] personnages de ses comédies à venir ne cessassent de poser devant lui, fit tout cela, encore que, sans qu’il en pût mais, il lui fallut continuellement se tenir en haleine dans son rôle d’observateur, et, par conséquent, dans le sentiment peu sympathique dont la profession qu’il s’était donnée avait d’ailleurs fait bientôt une sorte d’antagonisme exigé. […] A ce propos, je veux vous rapporter une anecdote trop caractéristique et trop bien dans le sentiment du petit commentaire en action que je vous fais ici, pour devoir l’omettre.

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