/ 207
163. (1746) Notices des pièces de Molière (1658-1660) [Histoire du théâtre français, tome VIII] pp. -397

La passion du bel esprit, ou plutôt l’abus qu’on en fait, espèce de maladie contagieuse, était alors à la mode. » « 1Il régnait dans la plupart des conversations un mélange de galanterie guindée, de sentiments romanesques et d’expressions bizarres, qui composaient un jargon nouveau, inintelligible et admiré ; les provinces, qui outrent toutes les modes, avaient encore enchéri sur ce ridicule ; les femmes qui se piquaient de cette espèce de bel esprit s’appelaient précieuses : ce nom, si décrié depuis par la pièce de Molière, était alors honorable, et Molière même dit dans la préface que les véritables précieuses auraient tort de se piquer, lorsqu’on joue les ridicules qui les imitent mal. […] ” Cela arriva comme je l’avais prédit, et dès cette première représentation, l’on revint du galimatias, et du style forcé. » « [*]Cet aveu (de Ménage) n’est autre chose que le sentiment réfléchi d’un savant détrompé, mais le mot du vieillard, qui du milieu du parterre s’écria par instinct, courage, Molière, voilà la bonne comédie, est la pure expression de la nature, qui montre l’empire de la vérité sur l’esprit humain. » [*].

/ 207