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22. (1843) Épître à Molière, qui a obtenu, au jugement de l’Académie française, une médaille d’or, dans le concours de la poésie de 1843 pp. 4-15

L’or semble une faveur lorsqu’un seul le dispense ; Donné par tous, est-il plus juste récompense ? […] Là ce Génie ailé semble, du haut des cieux, Déposant sur ta tête une double couronne, Sacrer la royauté que l’univers le donne ; Ici, cette fontaine, en jets toujours nouveaux Épanchant le bienfait de ses limpides eaux, Figure ta pensée abondante et profonde. […] D’un poétique éclair ton visage rayonne ; Voilà ton large front, ton œil contemplateur, Des replis de notre âme intime scrutateur, Tes deux épais sourcils que ta sage malice Semblait froncer exprès pour effrayer le vice, Tes lèvres d’où jaillit ce langage nerveux, Qui, sans prudes détours disant ce que tu veux, Fort comme ta raison, vrai comme la nature, Reste du monde entier l’éternelle lecture.

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