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208. (1881) La philosophie de Molière (Revue des deux mondes) pp. 323-362

Cette objection se trouve exposée dans une brochure, écrite plus tard contre Don Juan mais dont le principal objectif est le Tartuffe : « L’hypocrite et le dévot, y est-il dit, ont une même apparence ; ce n’est qu’une même chose dans le public ; il n’y a que l’intérieur qui les distingue. » Or, comme cet intérieur ne se voit pas, on pourra toujours supposer, si on le veut, que le dévot est un hypocrite : c’est ainsi qu’on ne peut pas frapper l’un sans toucher à l’autre. […] Or la critique de La Bruyère va jusque-là : « S’il se trouve, dit-il, un homme opulent à qui il a su imposer et dont il est le parasite, il ne cajole ; pas sa femme… il ne s’insinue jamais dans une famille où il y a à la fois une fille à pourvoir et un fils à établir… il en veut à la ligne collatérale. » Je maintiens que, si ces critiques étaient justes au fond, il n’y aurait pas d’optique théâtrale qui pût justifier Molière d’aussi fortes exagérations.

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