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40. (1850) Histoire de la littérature française. Tome IV, livre III, chapitre IX pp. 76-132

Il l’aime à sa façon, et il songe à en faire sa femme, persuadé, comme le Scapin des Fourberies, que, pour son mariage, c’est assez de son consentement. […] Enfin, on voulait une image complète de la vie dans une comédie sans incidents, sans coups de théâtre, sans complications invraisemblables, où tout fût une cause naturelle ou un effet inévitable, et qui provoquât non ce gros rire, si bon qu’il soit, qu’excitent les bouffonneries de Scapin, mais le sourire de la raison émue et réjouie par le spectacle d’événements sérieux présentés sous une forme plaisante. […] Molière prend le trait à Térence, qui n’a su qu’en faire ; il met ces mêmes paroles dans la bouche de Scapin, qui les débite au bonhomme Argante comme paroles d’un ancien qu’il a toujours retenues, et ces aphorismes deviennent une vérité de comédie. « Un père de famille, dit Scapin, qui a été absent de chez lui doit se figurer sa maison brûlée, son argent dérobé, sa femme morte, son fils estropié, sa fille subornée ; et ce qu’il trouve qui ne lui en est point arrivé, l’imputer à sa bonne fortune. […] Dans une farce italienne24, Scapin ôte une bague du doigt de Pantalon, et la donne à Flaminia de la part de Pantalon, dit-il, qui le laisse faire.

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