On peut voir nettement la différence de l’artiste dramatique et du moraliste dans la critique de Tartuffe faite par La Bruyère18 : La Bruyère a raison, quand il dit que l’hypocrite dans la réalité n’agit point comme Tartuffe ; et Molière a raison quand, sur la scène, il fait agir son Tartuffe autrement que l’hypocrite réel. […] Enfin, son grand sens, sa délicate sensibilité, son observation pénétrante, toutes ses éminentes facultés pouvaient-elles s’appliquer à la peinture d’un caractère, à l’intrigue d’une passion, à la composition d’une scène de mœurs, sans y laisser jamais percer l’expression d’une opinion intime ou d’une émotion personnelle ?