Or, nous trouvons tout cela dans Molière, sous une forme comique qui elle-même peut-être a été inspirée par cette légère et fine ironie dont Gassendi a su animer la plupart de ses discussions philosophiques, et surtout ses objections contre Descartes. […] Sans doute il faut savoir gré à Molière de faire parler Alceste avec tant de chaleur et d’éloquence contre la brigue et l’imposture, et de mettre dans sa bouche de si nobles sentiments si noblement exprimés : Je veux qu’on soit sincère et qu’en homme de cœur On ne lâche aucun mot qui ne parte du cœur… Ce me sont de mortelles blessures De voir qu’avec le vice on garde des mesures. […] Je ne sais jusqu’à quel point, à l’appui du cartésianisme de Molière en physique, on peut prendre au sérieux les éloges de la physique de Descartes qu’il a placés dans la bouche des Femmes savantes. […] Ils comptent les défauts pour des perfections, Et savent y donner de favorables noms La pâle est aux jasmins en blancheur comparable; La noire à faire peur fine brune adorable; La maigre a de la taille et de la liberté ; La grasse est dans son port pleine de majesté; etc.