Mais mon esprit tremblant sur le choix de ses mots, N’en dira jamais un, s’il ne tombe à propos : Et ne saurait souffrir, qu’une phrase insipide Vienne à la fin d’un vers remplir la place vide. […] Toi donc, qui t’élevant sur la Scène Tragique Suis les pas de Sophocle, et seul de tant d’Esprits De Corneille vieilli sais consoler Paris, Cesse de t’étonner, si l’Envie animée Attachant à ton nom sa rouille envenimée, La calomnie en main, quelquefois te poursuit. […] Je songe à chaque trait que ma plume hasarde, Que d’un œil dangereux leur troupe me regarde : Je sais sur leurs avis corriger mes erreurs, Et je mets à profit leurs malignes fureurs. Sitôt que sur un vice ils pensent me confondre, C’est en m’en guérissant que je sais leur répondre : Et plus en criminel ils pensent m’ériger, Plus croissant en vertu je songe à me venger. […] Le Parnasse Français anobli par ta veine Contre tous ces complots saura te maintenir.