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204. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE III. L’Honnête Homme. » pp. 42-64

Molière a-t-il seulement l’idée de la vertu banale et de la morale élastique à l’usage des gens du monde, ou son âme élevée conçoit-elle cette honnêteté supérieure, cette perfection scrupuleuse qui sait joindre la politesse exquise à la vertu rigide, et qui constituait de son temps l’honnête homme ? […] Aussi a-t-il nettement fixé où le savoir est bon, et dans quelle mesure la science doit être recherchée : avec amour, mais sans excès, de façon qu’elle n’envahisse pas tout l’homme et n’étouffe pas en lui, sous l’orgueil du savant, les autres qualités qu’il faut posséder d’abord181. […] C’est peu d’être agréable et charmant dans un livre : Il faut savoir encore et converser et vivre185. […] C’est un honneur à Boileau et à Molière190 d’avoir voulu, d’avoir su rendre ce service à la France : service bien oublié aujourd’hui, et auquel pourtant elle doit une gloire plus solide que celle des victoires et même de l’industrie, la gloire de l’esprit français 191. […] Le plus âgé des docteurs était à son chevet, et après un examen attentif inclinait déjà avec l’un de ses collègues à épargner au malade une nouvelle émission de sang ; mais je ne sais quel autre docteur, se promenant à grands pas dans la chambre, soutint obstinément le contraire, et ramena à son opinion ses collègues déjà presque décidés.

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