À ce Plaute rené, à ce nouveau Térence, La trouve-t-on si loin, ou de l’indifférence, Ou du juste mépris des savants d’aujourd’hui ? […] Tous ceux qui bien les écoutèrent, Jusques au Ciel les exaltèrent : Leur sage auteur, c’est Pellisson, Des Muses le vrai nourrisson, Que non seulement on estime, Par sa noble et savante rime, Mais pour plusieurs vertus qu’en lui, Chacun reconnaît aujourd’hui, Et surtout étant le modèle, D’un ami solide et fidèle. […] « M. de Vigarani, gentilhomme modénois, fort savant en toutes ces choses, inventa et proposa celles-ci ; et le roi commanda au duc de Saint-Aignan, qui se trouva lors en fonction de premier gentilhomme de sa chambre, et qui avait déjà donné plusieurs sujets de ballets fort agréables, de faire un dessein où elles fussent toutes comprises, avec liaison et avec ordre, de sorte qu’elles ne pouvaient manquer de bien réussir. […] Le roi, la reine, et reine mère, D’icelui roi, l’unique frère, Et l’objet de son amitié, Son aimable et chère moitié, Item, Madame la Comtesse, Goûtèrent avec allégresse, Et même avec ravissement, Ce charmant divertissement ; L’inventeur de cette machine, De bonne et française origine, Est un Troyen nommé Raisin, Pourvu d’esprit, et du plus fin, Lequel étant heureux et sage, En la fabrique de l’ouvrage, En a fait les secrets ressorts ; Qui sont deux jolis petits corps, Lesquels ravissent à merveille, Les yeux aussi bien que l’oreille : Je ne dis rien de décevant, Et j’en parle comme savant.