Pour premier service, Molière, le savant, le grammairien, le latiniste, le lecteur de Montaigne, de Froissart et d’Amyot, Molière venge la langue française des perfections de l’hôtel de Rambouillet. […] de peindre les mœurs, de les corriger, de représenter ad vivum l’avare, la coquette, le bourru, l’hypocrite, les timides amoureux qui se regardent sans se rien dire, les vieillards jaloux de toute joie, et les précieuses, et les femmes savantes, le Don Juan adultère et débauché ? […] de toutes ces femmes de tant de grâce, de verve et d’esprit, élégants représentants de la plus belle société du monde, passions contenues, amours voilés, coquetterie savante et calme, de tout ce beau monde évanoui comme se sont évanouies toutes les grandeurs et toutes les élégances de ce beau siècle, il nous restait — aux premiers jours de la Révolution de 1830 — mademoiselle Mars ! […] Je ne crois pas que même, en lui tenant compte de l’Henriette des Femmes savantes, Molière ait créé une femme plus charmante que cette belle et honnête Elmire. […] Elle tient l’esprit en éveil, elle l’occupe, elle lui plaît, elle parle une langue à la fois claire et savante, et dont la recherche est de bon goût.